Pourquoi les neurosciences
Les chercheurs en neurosciences sont très prolixes en découvertes et en communication. Nous avons sélectionné les travaux et les communications de neuroscientifiques afin de les vulgariser en les appliquant aux théories et aux pratiques des professionnels de l’accompagnement, du management et de la pédagogie. S’il est essentiel d’aborder la complexité humaine avec des convictions et des outils éprouvés par l’expérience, il est également puissant de s’appuyer sur des découvertes scientifiques ayant reçu la validation d’instances internationales. Cela ne remet pas en cause les connaissances et compétences des professionnels de l’accompagnement, mais les complète. Les apports des neurosciences ne dispensent pas de la formation à la posture de coach ou de pédagogue.
Depuis le 19ème siècle la compréhension de la santé mentale et du fonctionnement de l’intelligence humaine sont des sujets de préoccupation pour de nombreux chercheurs. Freud, Jung, Piaget, Bateson, Berne, Erickson…, tous ont réalisé des avancées considérables. Au-delà d’objectifs médicaux, ils ont cherché à aider les sujets à développer leur potentiel de réalisation. Dans cette lignée, les recherches en neurologie, en psychiatrie, en psychologie….ont été poursuivies par de nouvelles générations de scientifiques passionnés qui ont bénéficié d’avancées technologiques considérables.
Bernadette Lecerf-Thomas avait rencontré les neurosciences en 81. Elle dirigeait une agence de communication, et avait des clients dans l’industrie pharmaceutique. Son agence fut chargée de l’édition de la communication d’un séminaire de psychiatrie biologique régulièrement donné à l’hôpital Sainte-Anne. Voici ce qu’elle écrivait : « Ce travail a duré dix ans, nous avons mis en page et fait imprimer vingt tomes des comptes rendus de ses colloques. A l’époque j’ai supervisé la mise en page et relu quelques-uns de ces documents. Je n’y comprenais pas grand-chose, mais je crois que ce travail m’a familiarisée avec un vocabulaire et un certain type de connaissances. Je me suis accoutumée à voir des images représentant le cerveau, des neurones et d’autres représentations neurologiques. Ensuite, j’ai oublié cette expérience pendant de nombreuses années, mais je n’ai jamais oublié que le cerveau est d’une complexité considérable, qu’il est possible de l’observer en action, et que de nombreux spécialistes travaillent dans ce domaine.
Quand, en 2006, au cours d’un entretien avec Jacques-Antoine Malarewicz, il m’a signalé l’intérêt d’un ouvrage de neurosciences, je n’ai pas hésité à le lire. Depuis j’ai étudié de nombreux ouvrages (voir bibliographie sur le site). Mon propos a été de trouver les moyens d’intéresser les professionnels de l’accompagnement à ces connaissances. La plupart d’entre eux n’ont pas le temps de faire ce travail de sélection assez exigeant. Mon expérience dans la communication me facilite cette démarche. Je sais vulgariser et je sais ce qu’il faut faire pour se prémunir des erreurs d’interprétation. En effet, un minimum de rigueur est indispensable dans la démarche de vulgarisation et d’application de savoirs de cette nature à des contextes managériaux. Relier les apports des neurosciences aux sciences sociales déjà formalisées s’est avéré relativement facile et particulièrement intéressant. Les connaissances portant sur le sujet ont d’abord été acquises grâce à l’observation du « cerveau » vu de l’extérieur, à partir de ses comportements et de ses souffrances. Les neurosciences donnent accès à « l’intérieur » de ce même sujet, du fonctionnement général du système nerveux jusqu’au niveau biogénétique. Il est heureux que le sujet vu de l’intérieur et de l’extérieur soit « raccord » ! »